Le Petit Monde d'Audrey
 
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Audrey
Là, tu n'as pas tort, Constance : en constatant qu'elles commençaient à dépérir, il aurait fallu qu'elle agisse. Reste qu'elle l'a peut-être réalisé trop tard, sans être alors en état physique d'agir ??? On ne le saura jamais....

Par contre ce qui me met hors de moi, c'est encore ce fichu individualisme français, qui fait que quelqu'un peut mourir à nos portes sans que l'on bouge le petit doigt !!

Car, il y a 4 mois, lorsque la fillette allait encore à l'école, on ne me fera pas croire que les enseignantes n'ont pas remarqué sa maigreur ! Ni les services sociaux qui avaient vu la mère et l'enfant en novembre d'ailleurs, même si, à cette époque, elles avaient peut-être encore une "corpulence" apparemment normale.
Constance
Ok, histoire émouvante quand même ^^ ... mais pour répondre à ton premier paragraphe, elle aurait dû réaliser, en voyant sa fille dépérir autant qu'elle-même, qu'elle n'était pas en mesure de s'en sortir seule, et qu'il fallait impérativement franchir le pas ... sauf bien sûr si elle avait perdu tout espoir et préférait mourir, m'enfin là quand même
Audrey
Permettez-moi de mettre mon grain de sel...

Personnellement, même avec beaucoup d'enfants, je m'en suis toujours sortie sans aller demander aux Restos du Coeur... Je sais, ça peut paraître idiot, mais faire le geste d'aller aux Restos du Coeur (même si je suis tout à fait pour le concept, et félicite grandement Coluche d'avoir créé cet organisme) s'apparentait pour moi à "toucher le fond", c'est-à-dire être incapable de nourrir mes enfants moi-même, de leur apporter ce "minimum vital"...

Donc, je peux comprendre que la mère ne soit pas allée frapper aux portes de tels organismes . Même si certains trouveront cela idiot, que c'est de "la fierté mal placée", j'en passe et des meilleures...
En tant que mère, on a toujours le voeu de s'en sortir seule, et cela aussi par souhait de se montrer forte pour ses enfants.

J'ai connu des périodes où je ramassais les pièces dans les caniveaux pour nourrir ma première fille, et pouvoir ainsi acheter un strict minimum de nourriture à mon enfant (une boîte de sardine, un peu de lait..) (mais je n'aurais pas fait la manche pour un empire !). ça n'allait pas très loin, certes, et pendant ces périodes, je me nourrissais moi-même en mâchant du papier pour tromper la faim (ça marche, et vu le nombre de pubs des boîtes aux lettres, je n'ai jamais manqué de papier à mâcher !).
Je m'étais arrangée aussi avec une boulangerie, qui me donnait le pain sec invendu, que je trempais dans de l'eau pour ma fille. Mais de nos jours, cette solution n'existe plus : aucun magasin n'a le droit de donner ce qui n'est pas vendu ou approchant de la date de péremption : les magasins doivent maintenant tout passer au compacteur !

Le piège, de nos jours, pour une mère seule avec des enfants petits, c'est le fameux cercle vicieux : si l'on travaille pour gagner de quoi nourrir ses enfants, il faut en parallèle payer une nourrice ou la cantine pour l'école, etc... Or, pour l'avoir vécu, je peux certifier que faire garder ses enfants coûte plus cher que ce que l'on gagne en salaire durant ces journées-là !

C'est donc un cercle vicieux infernal. Pour s'en sortir, il n'y a qu'un moyen : faire 2 boulots !! C'est ce que j'ai fait pendant pas mal de temps : un boulot à temps complet la journée qui permet de payer le moyen de garde des enfants (j'en avais 5 à faire garder) + un autre boulot (le soir et une partie de la nuit) qui permettait d'acheter à manger, payer le loyer, etc...

Mais cette solution est usante !! Pour parvenir, en même temps à gérer au mieux maison et enfants, on ne dort qu'une nuit sur 3, pour, durant les 2 autres nuits, avancer sur ce qu'il y a à faire (préparer ce qui est nécessaire aux enfants, ménage, lessive, raccomodage...). C'est sûrement de là, d'ailleurs, que j'ai pris l'habitude de peu dormir et savoir "dépasser les limites du corps humain". Car là aussi, j'ai appris une chose : le corps humain a des limites que l'on peut parvenir à repousser de plus en plus loin, toujours et encore, lorsque le besoin s'en fait sentir. Et on finit par ne même plus s'apercevoir que l'on repousse les limites, puisque l'on ne remarque même plus certains symptômes, et l'on a l'impression que "c'est nous qui fonctionnons normalement, et que les autres tournent au ralenti". D'où le danger d'ailleurs, car le corps, lui, s'il nous laisse ainsi passer à des limites extrêmes, finit par engranger, amasser des dégâts qui ne sont pas apparents... et le jour où repousser encore d'un cran de plus les limites n'est plus possible, la machine lâche, car trop c'est trop...

Ceci pour dire (en l'ayant vécu) que, lorsque l'on est mère seule, les solutions sont rares et difficiles. De nos jours, la solidarité qui existait, par exemple, avec les boulangeries ou autres petits magasins, n'existent plus, car la loi ne le permet plus. Et il était nettement plus facile (psychologiquement parlant) de récupérer du vieux pain que de "franchir le pas" pour aller aux Restos du Coeur...
Car, qu'on l'admette ou non, "aller aux Restos du Coeur", c'est psychologiquement parlant passer au stade "d'assisté(e)", et ça, certaines mères n'ont pas envie de le vivre, car elles veulent avant tout parvenir à se montrer forte pour leur(s) enfant(s), s'en sortir par d'autres moyens.
Constance
Euh ouais mais là ça touche quand même à la connerie au niveau de la mère, quoi, y'a suffisamment d'organismes ou de services d'assistance sociale pour qu'elle ait eu la possibilité de s'en sortir, si seulement elle avait demandé...

Ne seraient-ce que les Restos du Coeur.
ThunderLord
Une honte. C'est honteux que de telles choses puissent se produire. On est rarement amis avec ses voisins, mais quand même, quoi... :/
Audrey
(AFP - 04/07/06)
Une mère et sa fille seraient mortes de faim à Aubervilliers !!

Une mère et sa fille, découvertes sans vie le week-end dernier dans leur appartement d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), sont semble-t-il mortes de dénutrition sans que personne n'ait remarqué leur détresse.

Doomitra, 32 ans, et sa fille Chana, 5 ans, avaient emménagé en 2002, dans l'un des quatre immeubles de la cité Jules Vallès à Aubervilliers. La jeune femme, qui avait travaillé un temps dans une crèche de Levallois-Perret, avait cessé son activité en 2002 pour s'occuper de sa fille.
Personne ne s'est inquiété d'elles, ni du fait qu'on ne voyait plus depuis plusieurs mois !

C'est un des gardiens d'immeuble qui a donné l'alerte vendredi, après "avoir vu des mouches sur leur balcon".

Les examens réalisés par l'Institut médico-légal (IML) ont indiqué que la cause du décès était "la mort naturelle par dénutrition" , et remonterait à quatre mois !!

Un voisin, habitant au même niveau, a indiqué n'avoir "rien senti" pendant tout ce temps. "Il n'y a pas de fraternité, ici, c'est ce qui manque", a-t-il ajouté.

La jeune mère touchait le RMI. Elle avait été vue la dernière fois par l'ASE (Aide sociale à l'enfance) en novembre 2005.

Une réunion entre le parquet, les services de l'Education Nationale et le Conseil Général devait avoir lieu mardi après-midi pour déterminer comment ce drame a pu survenir. Il s'agira notamment de comprendre "pourquoi personne ne s'est inquiété alors que la petite fille n'allait plus à l'école ni au centre de loisirs depuis 4 mois", a précisé M. Roméo (directeur de l'enfance et de la famille au conseil général).
Chana étant à l'école maternelle, elle n'était toutefois pas soumise à l'obligation scolaire, et le signalement de son absence n'avait rien d'obligatoire.

L'enquête à été confiée à la Police judiciaire.
 
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