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 Décès du sociologue Jean DUVIGNAUD

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Audrey
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   Posté le 20-02-2007 à 23:06:37   Voir le profil de Audrey (Offline)   Répondre à ce message   http://lepetitmondedaudrey.alloforum.com/   Envoyer un message privé à Audrey   

Mort du sociologue Jean Duvignaud, un " déchiffreur du monde"


L'ethnologue et sociologue français Jean Duvignaud, à son domicile en juin 2001

Le sociologue Jean Duvignaud, décédé samedi à l'âge de 85 ans à La Rochelle (Charente-Maritime), fut aussi romancier, professeur, grand voyageur, journaliste, critique de théâtre et anthropologue, porté par l'ambition, propre à l'après-guerre intellectuel, de "déchiffrer le monde".

"Si Balzac vivait, il serait sociologue", assurait en 1976 cet esprit brillant qui, avec d'autres, dans les années 60, souhaitait embrasser la totalité du spectacle humain.

Il était l'auteur de classiques des sciences humaines, comme "Chebika" (1968), récit d'une enquête ethnographique en Tunisie (qui inspirera le film de Jean-Louis Bertucelli "Les remparts d'argile" ).

Jean Duvignaud, qui avait un petit air à la Maigret avec sa pipe et un solide physique, a ainsi écrit quelque 35 livres sur des sujets très variés : du peintre Paul Klee au baroque, du jeu à la jeunesse, des passions politiques à la contestation, mais aussi des fictions, des critiques théâtrales et des mémoires.

Cet ancien président de "La maison des cultures du monde" (créée en 1982, et dont le siège est à Paris) regrettait le fiévreux débat d'idées des années 60 quand, des nuits entières, mégots à la commissure des lèvres, on refaisait le monde.

"Mai 68 a été une période de grande explosion utopique. On ne peut mesurer la qualité d'un mouvement à sa réussite ou son échec, mais cette insurrection éphémère jette encore de semences qui éclosent bien après", estimait-il en 1999.

"Dans les années 60, disait-il cette même année, à Saint-Germain-des-Prés, quand un écrivain rencontrait un confrère, de quoi causaient-ils ? De leur façon d'écrire. C'était artisanal. Aujourd'hui, on parle plus volontiers d'aller 'dîner utile' et de se demander : 'quand passes-tu à la télé ?' ".

S'il n'a pas stricto sensu appartenu à une école de pensée, il a été un des piliers de la revue "Arguments", lancée en 1956 : c'est parfois chez lui que se réunissaient Edgar Morin, Roland Barthes, Kostas Axelos ou encore François Fejtö. La critique du stalinisme de ces "bretteurs de la conscience" et leur ouverture au monde marqueront une date-charnière dans l'aventure intellectuelle du siècle.

Duvignaud a aussi fondé en 1972 "Cause commune" avec le philosophe Paul Virilio et l'écrivain Georges Perec qui fut son élève : "nous n'avions qu'une envie : écrire. Au fond, c'est peut-être par l'écriture qu'on réussit à survivre, si ce terme a un sens", considérait-il.

Jean Duvignaud est né le 22 février 1921 à La Rochelle. Agrégé de philosophie, il est maître de conférence à l'université de Tunis, puis enseigne à Tours (1965-1980) et à Paris-VII (jusqu'à sa retraite, en 1991).

On lui doit (entre autres) :
- "Sociologie du théâtre" (1965),
- "Esquisse d'une sociologie du comédien" (1966),
- "Fêtes et civilisations" (1973),
- "La planète des jeunes" (1975),
- "Le ça perché" (1976),
- "Chroniques berbères" (1981),
- "Le propre de l'homme" (1985),
- et "Le pandémomium du présent" (1999).

(Source : AFP - 20/02/07)

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