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Une cité juive du 1er siècle mise au jour

Audrey
   Posté le 29-03-2007 à 21:27:50   

Une cité juive du 1er siècle mise au jour à Jérusalem


Photo de la cité juive datant du 1er siècle avant JC, le 21 mars 2007

Une cité juive du 1er siècle de l'ère chrétienne a fait surface au coeur du quartier palestinien de Shouafat, à Jérusalem-est, lors de travaux pour l'aménagement d'une ligne de tramway.

"Nul n'avait jusqu'ici entendu parler d'une cité de cette importance à quelques kilomètres au nord (du centre) de Jérusalem et son nom nous est inconnu", dit Rachel Bar Nathan, l'une des 3 archéologues du département national des antiquités qui fouillent aujourd'hui dans l'urgence sur ce site.

Les bulldozers ont labouré sur des centaines de mètres, au beau milieu de l'artère commerciale de Shouafat, une bande de terrain de dix mètres de large où doit passer la ligne de tramway desservant les quartiers juifs du nord de la ville, bâtis dans le secteur occupé et annexé après la guerre de 1967.

C'est sur cette bande de terre que les archéologues fouillent pour arracher leurs secrets aux vestiges mis au jour de cette cité.

Armés de bêches, pelles, piolets et brosses, plus de 50 terrassiers palestiniens travaillent sur le chantier protégés du soleil et des intempéries par une bâche, au milieu de la circulation trépidante du boulevard central de Shouafat.

Certains archéologues ont identifié Shouafat avec Nob, la maison des prêtres, où se trouvait le tabernacle à l'époque de Saül et où ce dernier fut oint roi d'Israël.

La cité sans nom a été bâtie après la prise de Jérusalem et la destruction du second temple d'Hérode par les légions de Rome, en l'an 70 de l'ère chrétienne, dit Rachel Bar Nathan.

Elle a été abandonnée vers l'an 130, à l'époque de la dernière révolte juive contre Rome, sous le règne d'Hadrien, qui fut noyée dans le sang.

On a retrouvé des traces d'incendie et de destruction. Mais aussi des pots contenant des pièces de monnaies cachés dans des murs témoignant d'un espoir de retour.

L'une de ces pièces, fort rare, est en or et frappée à l'effigie de l'empereur Trajan (98-117).

La cité a été bâtie selon un plan précis. Elle semble regarder vers l'ouest, vers la route romaine qui passe à proximité et reliait Jérusalem à Flavia Neapolis (Naplouse), ville fondée par Titus en l'an 72 après la prise de Jérusalem.

Ses ruelles ont toutes une orientation est-ouest. Les nombreuses citernes d'eau retrouvées sur les lieux laissent penser que les voyageurs empruntant la route romaine pouvaient s'y ravitailler.

Au nord, sont concentrés les bâtiments publics, comme des thermes, au sud, les habitations, à étage, avec cour intérieure, puits et fours en pierre.

"Des juifs aisés et cultivés vivaient ici. On a retrouvé cinq encriers, des bains rituels, conformes à la tradition, et beaucoup de vaisselle en pierre, la pierre étant connue pour ne pas garder les impuretés", dit l'archéologue.

De grossières marches de pierre mènent à ces bains rituels creusés dans la roche calcaire où, une fois emplis d'eau de pluie, les fidèles s'immergeaient.

Les thermes ont une particularité. Leurs parterres ornés de mosaïques sous lesquels circulait l'air chaud provenant d'un four à bois reposent sur des conduites d'argiles du type de celles fabriquées dans les camps de la dixième légion romaine mis au jour, en mars 2005, à l'entrée ouest de Jérusalem, par les ouvriers aménageant la ligne de tramway.

C'est cette légion qui écrasa la révolte juive contre Rome, conquit Jérusalem et détruisit son temple.

Les archéologues caressent le projet, s'ils trouvent les fonds nécessaires, de déplacer les thermes de l'ancienne cité. Mais le temps leur est compté. Fin mars, elle sera ensevelie à nouveau et les ouvriers reprendront possession du chantier.

(AFP - 29/03/07)