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|  Posté le 20-08-2006 à 20:55:10    
| (AFP - 20/08/06)
Argentine : le théâtre Colon ferme ses portes pour une ambitieuse rénovation  Le théâtre Colon à Buenos Aires
Le théâtre Colon de Buenos Aires, considéré comme l'une des meilleures salles lyriques du monde, va fermer ses portes pendant plus d'un an pour permettre sa rénovation avant son centenaire en 2008.
Le 31 octobre, le danseur argentin Iñaki Urlezaga, étoile du Royal Ballet de Londres, sera la vedette de la dernière soirée du "Colon", avant sa réouverture le 25 mai 2008, anniversaire de ses cent ans. A cette occasion "Aïda" de Verdi sera à l'affiche, soit le même programme qu'en 1908.
Entre-temps, une ambitieuse rénovation devrait permettre à ce théâtre renommé de retrouver tout son éclat sans pour autant perdre son âme.
Le démontage des quelque 2 500 fauteuils et de la plus grande scène lyrique du monde avec 75 mètres de profondeur et 28 mètres de haut donnera lieu par exemple à des mesures acoustiques afin de vérifier lors du remontage que rien n'est venu altérer la magie du lieu.
C'est la première fois que le Colon est ainsi rénové depuis son ouverture en 1908. Le toit a déjà été entièrement refait au cours d'une première étape de ses travaux de rénovation, entamée en 2001. L'isolation phonique de cette toiture en zinc, importé de France, a été renforcée "pour retrouver les conditions de l'époque", aujourd'hui considérablement détériorées en raison de l'important trafic automobile avoisinant, a expliqué de son côté la coordinatrice des travaux, Sofia Terreno.
Des dizaines d'artisans ont été mobilisés et plusieurs experts étrangers consultés, dont le Français Alain Charles Perrot, restaurateur en chef de l'Opéra Garnier de Paris ou l'Italienne Elizabetta Fabbri, restauratrice de la Fenice de Venise.
Le coût total de l'opération est estimé à 25 millions de dollars, dont 60% financés grâce à un prêt de la Banque interaméricaine de développement (BID).
Pendant les travaux, la musique continue et le Colon produira dans d'autres salles de Buenos Aires, opéras, concerts et ballets pour une saison 2007 plus modeste, ont promis ses responsables.
Outre l'amélioration attendue dans les changements de décors ou dans le confort des spectateurs, cette opération de rénovation vise aussi à mettre enfin le théâtre aux normes, notamment en matière de lutte contre l'incendie.
L'énorme rideau d'une tonne et demie qui masque l'imposante scène sera remplacé à l'identique mais son velours sera cette fois ignifugé.
Le théâtre Colon espère aussi retrouver en 2008 la sérénité qui lui a fait particulièrement défaut l'an dernier quand les autorités de Buenos Aires avaient menacé d'interrompre la saison devant la multiplication des grèves ayant entraîné plusieurs annulations dont un concert de la pianiste argentine Martha Argerich.
La saison 2006 a été plus calme grâce notamment au travail d'une commission paritaire rassemblant représentants du personnel et autorités municipales.
Le "Colon" a la particularité de ne rien sous-traiter et de fabriquer tous ses décors et costumes, ce qui lui vaut d'employer des dizaines d'artisans et d'ouvriers en plus des centaines de musiciens, choristes ou danseurs.
Richard Strauss, Igor Stravinsky, Manuel de Falla, Arturo Toscanini, Zubin Mehta, Daniel Barenboim et Herbert von Karajan, entre autres, y ont tenu le pupitre. Le Colon a aussi accueilli des chanteurs comme Enrico Caruso, Maria Callas, Monserrat Caballé ou Luciano Pavarotti et des danseurs comme Vaslav Nijinsky, Rudolf Nureyev, Margot Fonteyn et Antonio Gades.
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