| | | | | | | | Audrey | | Laissez vivre les mots | | Administrateur |  |  | | 12339 messages postés |
|  Posté le 15-10-2006 à 13:43:05    
| (AFP - 14/10/06)
"Vive l'empereur!" : 1 300 passionnés redonnent vie à la bataille d'Iéna  Des participants à la reconstitution de la bataille d'Iéna,
le 14 octobre 2006 en Allemagne
Fièrement juché sur son cheval, Napoléon Ier lance aux spectateurs, avec un léger accent américain : "la victoire ou la mort ! Vive la France, et vive la Grande armée !".
Sous les vivats de la foule, la reconstitution samedi de la bataille d'Iéna, remportée par la France contre les Prussiens, peut commencer.
200 ans jour pour jour après cette victoire napoléonienne, quelque 1 300 fantassins, hussards et autre dragons, pour la plupart membres de clubs de nostalgiques du Premier empire et venus de toute l'Europe, se sont affrontés à grands renforts de poudre et de balles à blancs, là où 150 000 hommes ont combattu en 1806, dont 30 000 à 55 000 ont été tués ou blessés.
Munis d'une bière, d'une saucisse grillée et éventuellement d'une chaise de camping pour mieux apprécier le spectacle, quelque 32 000 spectateurs, qui avaient payé 8 à 60 euros leur ticket d'entrée, s'étaient massés au bord du champ de bataille, un immense pré vallonné coincé entre trois petits villages, à quelques kilomètres de Iéna, dans l'est de l'Allemagne.
"Cela n'arrive que tous les 200 ans, alors je ne voulais pas râter ça", plaisante Thyra von Erichsen, une étudiante venue de Iéna.
"Cela peut paraître paradoxal que nous célébrions ainsi une défaite prussienne, mais cette déroute a provoqué en Prusse un sursaut, contribuant ainsi à la naissance de l'Allemagne moderne", analyse-t-elle plus sérieusement.
Nombre de spectateurs semblaient toutefois plus sous le charme des costumes d'époque, soigneusement reconstitués, ou de l'impressionnant vacarme des canons tirant à blanc. Napoléon lui-même, campé par un acteur américain au physique étonamment ressemblant, était bien sûr largement acclamé, en français, aux cris de "Vive l'empereur !".
"Napoléon suscite dans toute l'Europe un engouement que je ne m'explique pas moi-même", observe dans un sourire Jean-Marie Leclercq, vêtu d'un magnifique costume bleu à boutons dorés et coiffé d'un bicorne. Avec une vingtaine d'autres musiciens, le chef du "corps de la musique de garde de Waterloo" est venu spécialement de la banlieue bruxelloise pour que l'empereur puisse vaincre les Prussiens en musique.
Sous un ciel bas et maussade, avec un lotissement pavillonnaire en guise d'horizon, les figurants (parmi lesquels 485 Allemands, 180 Français et 160 Britanniques) ont consciencieusement redonné vie aux différents mouvements de troupes, tandis qu'un commentateur explicitait la stratégie de l'un ou l'autre général. Sur le terrain, les acteurs sont "mélangés" : certains Français jouent le rôle des Prussiens, et inversement.
"C'est un condensé, bien sûr. On résume tout en 2 heures, et il y a beaucoup moins de figurants que le nombre réel de combattants à l'époque", observe David Chanteranne, un jeune historien spécialiste de cette période, par ailleurs journaliste pour la revue française "Napoléon Ier".
"C'est impressionnant, mais cela ne donne que partiellement une idée des conditions atroces qui caractérisaient ces batailles".
"L'intérêt d'une telle reconstitution, c'est aussi de montrer ce qu'une telle bataille peut avoir de terrible", affirme au contraire Jens Vogel, un habitant de Leipzig venu avec sa fille de 4 ans, pour participer au spectacle en tant qu'"infirmier prussien".
"Si on montre aux gens comment ça se passait vraiment, alors ils comprendront peut-être que la guerre n'apporte rien".
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